Qui suis-je ? 6

Cet article met en lumière la figure d'Ignace Plichon, ancien député et ministre, dont le nom reste attaché à la ville de Bailleul.

• Charles Ignace Plichon : Du petit bourgeois bailleulois au grand parlementaire français

Fils de Joséphine Leclercq et d'Ildephonse Plichon, marchand saisonnier installé à Bailleul à l'emplacement de l'actuelle place Plichon (autrefois appelée "petite Place"), Charles Ignace Plichon est né le 28 juin 1814. Après des études secondaires au Collège des Jésuites à Saint-Acheul (situé près d'Amiens), Ignace entreprend des études de droit à Paris et obtient son doctorat en 1836. Il exerce un temps le métier d'avocat à la capitale, puis à Douai, mais montre un intérêt grandissant pour la politique. En effet, il souhaite devenir député. Il obtient ce poste aux élections de 1846, battant le maire de Bailleul, Louis Behaghel (De 400 voix contre 358). La révolution de 1848 vient lui soustraire ce poste, mais, jouissant d'une grande popularité, Ignace Plichon est élu conseiller général en 1849.
En 1861, il épouse Marie Constance Marguerite Boittelle.
Un peu plus tard, en 1863, il est élu député contre M. De Clebsatel, qui occupait ce siège depuis près de dix ans. Il est confortablement réélu en 1869 contre le candidat officiel. Député très actif, il s’illustre par la défense du développement de la Flandre et des ports, et se montre hostile à la guerre en Crimée, en Italie, en Syrie et au Mexique et demande la réduction du budget des armées.
En 1870, il entre au gouvernement d’Émile Ollivier, au poste de ministre des travaux publics, mais cela pour une très courte durée (3mois). La guerre franco-allemande aidant, le gouvernement tombe le 9 août 1870.
Son rôle politique ne prit pour autant pas fin à la chute du Second Empire, Ignace restera très influent dans la région du Nord. Ainsi, il occupera les postes de vice-président du conseil général du Nord de 1870 à 1874, puis celui de président de 1874 à 1879.
Réélu député en 1871, il conservera son siège à l'Assemblée jusque sa mort en 1888.
Ignace Plichon laisse derrière lui le souvenir d'une carrière importante. Une place de sa ville natale porte aujourd'hui son nom, en hommage à ce grand homme du XIXe siècle.

• La sépulture d'Ignace Plichon

Ignace Plichon repose au cimetière de Bailleul dans ce que nous avons coutume d'appeler "l'enclos Plichon". Il s'agit d'une parcelle de terrain, clôturée par une grille de fer ouvragé. L'accès est rendu possible par deux portillons.
Cette parcelle, de plan carré à l'origine, est pourvue de quatre monuments de marbre blanc, principalement des colonnes surmontées d'une urne funéraire, et placés dans les angles. Sous ces élévations de pierre reposent les corps de plusieurs membres de la famille Plichon.
Le tombeau d'Ignace et de son épouse est alors venu se greffer à l'ensemble existant. Un prie-Dieu est placé juste devant le portillon ouvrant sur le tombeau d'Ignace, permettant ainsi au promeneur de s'y agenouiller et de prier pour l'âme du défunt.

Si quelques conifères furent plantés entre les colonnes de marbre et un monument de pierre bleue venu s'ancrer au milieu de la parcelle, l'enclos Plichon constitue encore aujourd'hui un ensemble cohérent, plaisant au regard, et demeure une curiosité au sein de notre Kerk Hof.

Ajoutons que Pierre Plichon, et Jean Pierre Plichon, respectivement fils et petit fils d'Ignace Plichon furent eux aussi, à l'image de leur ancêtre, acteurs de la vie politique du Nord. Leur sépulture est située à quelques mètres de celle de leur aïeul, assurément le plus illustre membre de cette famille de parlementaires bailleulois.
Si vous désirez en savoir davantage sur la famille Plichon, je vous recommande le très bon texte de M. César Leroy (dont cet article est en partie tiré), membre du CHAB (Cercle d'Histoire et d'Archéologie de Bailleul) paru dans le cahier d'histoire local n°12.
Ce dernier est disponible en librairie ou en commande via le site du CHAB au prix de 13€.