Symboles et ornements 3

Aujourd'hui, j'ai le plaisir de vous faire découvrir deux œuvres, deux statues en fonte de fer, datant probablement de la fin du XIXe siècle/ début du XXe siècle, et jadis situées toutes deux au sein du cimetière de Bailleul. Ces deux productions artistiques vous sont sans doute inconnues, mais n'auront plus aucun secret après lecture de cet article !

• Statue n°1

La première oeuvre étudiée est une ronde-bosse, représentant une jeune femme. La statue se trouvait à l'origine sur un socle en ciment, aujourd'hui détruit. (Voir photo)

Il s'agit ici d'une statue représentant Notre-Dame de Pontmain, identifiable à la petite croix à double traverse qu'elle tient de ses deux mains. Ce symbole est tiré du récit de l'apparition de la Vierge Marie à un groupe d'enfants qui eut lieu en 1871 dans le village de Pontmain. L'apparition est décrite sur le site web dudit sanctuaire :

"Une croix rouge vif apparaît devant elle, portant le crucifié d’un rouge foncé. Au sommet de la croix, une traverse blanche avec un nom écrit en lettres rouges couleur sang : Jésus Christ" Marie prend la croix à deux mains et la présente aux enfants."

( http://www.sanctuaire-pontmain.com/Recit-de-l-apparition.html )

La Vierge est présentée debout, les bras repliés devant le corps, les mains tenant fermement un petit crucifix. Elle est vêtue d'une longue robe. Sur sa tête est placé un long voile et pardessus, une couronne.

Sa qualité plastique et l'originalité de son thème ont permis à cette statue d'éviter la destruction lors des travaux d'exhumation de 2010. La statue se trouve actuellement aux ateliers municipaux où elle a bénéficié d'une véritable "cure de jouvence" afin de lui permettre de regagner, d'ici peu, l'entrée de notre cimetière.

• Statue n°2

La seconde oeuvre que nous étudions est également une ronde-bosse, représentant une jeune femme, installée sur une base hémisphérique. La statue devait à l'origine reposer sur un socle de pierre mais est aujourd'hui déposée à côté de ce dernier. (voir photo)

Cette seconde statue représente une Vierge qui foule de ses pieds un serpent. Ce serpent encercle une pomme et pourrait être interprété comme un rappel du péché originel (Gn 4). En effet, dès le IIe siècle de notre ère, s'est développé le thème de la "nouvelle Ève". Ce thème consiste à considérer la Vierge Marie, mère du Christ, comme la nouvelle Ève, s'opposant à l’Ève de la Genèse, incarnant la vertu d'obéissance.

La Vierge est présentée debout, les bras légèrement pliés, les mains tendues vers l'avant. Elle est vêtue d'une longue robe et d'un manteau tenu par une agrafe placée sur sa poitrine. Sa tête est recouverte d'un voile.

Les proportions du corps sont harmonieuses. De plus, la statue est régie par une symétrie rigoureuse conférant un important équilibre à l'ensemble.

L'attention portée aux traits du visage, aux mains, et aux drapés est minutieuse. De même, la surface de l'oeuvre est assez lisse, les détails du visage (yeux, bouche etc.) encore bien visibles et ce malgré l'usure du temps.

Cette statue ornait une sépulture familiale, aujourd'hui abandonnée, où fleurit chaque été un épais tapis de marguerites blanches et de roses rouges, offrant au regard du passant une scène des plus romantiques.