Comme nous l'avions déjà évoqué, un cimetière est un lieu riche de symboles, de signes, dont il est parfois bien difficile de comprendre le sens… Par le biais de ce second article de la série : "Symboles et ornements" je m’efforcerai de vous présenter une partie de ces signes en précisant, lorsque cela m’est possible, leur signification et leur origine.
- La végétation
Quelle est la signification des chrysanthèmes, conifères et autres arbres présents dans nos cimetières ?
Les conifères : Leur feuillage toujours vert et leur bois presque inaltérable, en font des symboles de l’immortalité. Prenons pour exemple le cèdre, réputé pour sa grande longévité.
Notons que si les cyprès sont très présents dans les cimetières du sud de la France, au nord, ce sont les ifs qui prédominent. Durant l'Antiquité, les romains utilisaient les branches de cyprès pour réaliser leurs bûchers.
Le buis : Il est consacré à Pluton (équivalent d'Hadès dans la mythologie grecque), dieu des Enfers. Aussi, dans les cimetières gréco-romains, des buis étaient plantés entre les tombes ainsi que des rosiers, dont les fleurs servaient aux offrandes rituelles.
Aujourd'hui, de nombreux buis taillés formant des haies agrémentent notre Kerk Hof.
Les chrysanthèmes : Aujourd'hui, les chrysanthèmes sont indissociablement liés au 1er Novembre, à la Toussaint date à laquelle ils envahissent les cimetières. Ce serait au début du XIXe siècle, dans la région de Toulouse, que le chrysanthème prit son usage actuel et se serait par la suite étendu à tout le territoire français.
Le saule pleureur : Il serait à la fois un calembour et une invention romantique. En effet, de par sa morphologie, le saule pleureur évoque la douleur et les larmes liées à la disparition d'une personne qui nous est chère. Par ailleurs, il évoque la renaissance par la facilité avec laquelle une branche arrachée - la mort - donne des racines - la vie - en étant plantée dans le sol.
Alfred de Musset avait écrit : "Mes chers amis, quand je mourrai / Plantez un saule au cimetière / J'aime son feuillage éploré / Sa pâleur m'en est douce et chère / Et son ombre sera légère / À la terre où je dormirai."
- Septembre, octobre, novembre et décembre
Les épitaphes peuvent comporter la mention de 7bre qu'il faut lire "septembre", s'agissant du septième mois du calendrier julien. En 1582, le pape Grégoire XIII modifia cet ordre des choses en faisant commencer l'année au premier janvier (calendrier grégorien), date la plus proche de Noël, c'est à dire, de la naissance du Christ. Selon la même logique, les abréviations 8bre, 9bre et Xbre indiquent les mois d'octobre, de novembre et de décembre.
Bibliographie :
M.Ragon, L’espace de la mort : Essai sur l’architecture, la décoration et l’urbanisme funéraires, Editions Albin Michel, Paris, 1981.